2020 : stabilisation du cycle économique

01 janvier 2020

Perspectives de croissance 2019-2020

Dans ses « Perspectives de l’économie mondiale » du mois d’octobre, le Fonds monétaire international (FMI) a encore réduit ses prévisions de croissance mondiale pour 2019 et 2020, les abaissant respectivement à 3 % et 3,4 %. Si nous avons la même estimation pour 2019, nous sommes un peu moins optimistes pour 2020 et attendons un rebond plus modeste de 3,2 %.

La Chine reste le principal moteur de la croissance mondiale (environ un tiers), même si son taux de croissance est voué à baisser pour se rapprocher de son taux de croissance potentiel. Aussi la croissance de la Chine devrait être proche de 6 % en 2019 et estimée à 5,7 % en 2020. Le conflit commercial avec les États-Unis qui pèse sur les perspectives de l’année 2020, constitue la principale menace pour la Chine. Malgré un certain ralentissement de son évolution, l’endettement total du pays atteignait 257 % du PIB en 2018, le désendettement des entreprises étant partiellement compensé par l’accumulation de la dette des gouvernements et des ménages.

Aux États-Unis, l’indice des Directeurs d’achat du secteur manufacturier (ISM) a chuté à son plus bas niveau en dix ans en septembre 2019. Cet indicateur accuse généralement un retard de trois mois par rapport à l’indice PMI manufacturier mondial. Ce dernier a tendance à suivre l’évolution de l’indice PMI chinois. Les estimations de croissance du PIB au quatrième trimestre 2019 sont généralement inférieures à 2 % alors que le Bureau du budget du Congrès américain anticipait en août 2019 une croissance annuelle moyenne de 2,1 % pour les années 2019 à 2023. Nous rappelons que notre estimation de croissance du PIB nominal demeure légèrement supérieure à 4 % en glissement annuel. Selon nos modèles internes, la probabilité d’une récession s’établit désormais à 14,1 %, un chiffre nettement inférieur à celui de la zone euro (26,5 %).

Dans cette région, notre modèle reposant sur les indices composites PMI prévoit une légère accélération du PIB en 2020. Jusqu’à présent, le policy-mix de la zone euro a été mal aligné, avec une politique monétaire accommodante et une politique budgétaire restrictive. La politique budgétaire devient cependant un peu plus souple en zone Euro.

Dans un contexte d’atterrissage en douceur et d’inflation modérée, nous anticipons une politique monétaire accommodante et une politique budgétaire plus souple à l’échelle mondiale.

 

Incertitude politique

Nous observons dans plusieurs pays des troubles sociaux liés au manque d’efficacité du gouvernement et/ou à de fortes inégalités au sein de la population. D’après nos études, la corrélation entre ces deux facteurs semble faible. Si l’on peut s’attendre à ce que les pays combinant une faible efficacité gouvernementale et de fortes inégalités soient les plus exposés au risque de troubles sociaux, ce n’est pas toujours le cas, comme l’illustre l’exemple du Chili. Cela étant dit, ce risque doit être envisagé à un moment où d’autres questions politiques (Brexit, guerre commerciale) sont susceptibles d’être reléguées au second plan.

Enfin, une élection présidentielle à l’issue incertaine se tiendra en 2020 aux États-Unis. À cet égard, nous tenons à rappeler à nos lecteurs qu’avant les années Trump, la politique de la Fed ne préjugeait en rien du résultat des élections ou du parti du président.

01 janvier 2020

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