Les marchés privés en 2026 : vers un rebond des transactions ?

Les marchés privés ont entamé 2025 sur une note positive après les premiers signes de reprise en 2024. Cet optimisme s’est vite dissipé après le « Liberation Day » et l’instauration des nouveaux tarifs de Trump, entraînant une baisse de l’activité transactionnelle.

18 décembre 2025

Le M&A a perdu de l’élan dès le début

La valeur totale des transactions a bondi de 25 % pour atteindre environ 2 000 milliards de dollars au début de 2025, même si le nombre réel de transactions a chuté de 16 %. Quelques méga-opérations ont soutenu les chiffres globaux, tandis que le segment intermédiaire s’est mis en retrait pour évaluer le risque tarifaire.

Le volume du troisième trimestre s’est à nouveau amélioré, porté par une nouvelle vague de grandes transactions, dont le rachat de Silver Lake à 55 milliards de dollars pour privatiser Electronic Arts. Avec des conditions de financement plus favorables et une stabilisation de la politique tarifaire, 2026 devrait voir une reprise plus large.

 

Les buyouts ont rencontré la même tension

Le capital est disponible, mais il n’est pas mobilisé. Environ 1 200 milliards de dollars destinés aux buyouts restent en attente, dont un quart est inactif depuis des années. Le véritable goulot d’étranglement réside dans la vente des actifs existants.

De nombreux actifs sont désormais conservés pendant environ six ans, soit plus longtemps que la moyenne habituelle. Résultat : les investisseurs manquent de liquidité et les gestionnaires ont moins de marge pour conclure de nouvelles transactions. Les fonds capables de réaliser des sorties propres se démarquent.

 

Le crédit privé reste attractif

Les encours sous gestion ont dépassé les 2 000 milliards de dollars, l’actif entrant dans une phase de maturité accrue. La concurrence a resserré les spreads et les banques ont repris leur place, mais le profil de rendement reste solide.

Les défauts demeurent maîtrisés et la prime d’illiquidité fonctionne toujours. Les encours mondiaux du crédit privé devraient atteindre 4 500 milliards de dollars d’ici la fin 2030, avec un taux de croissance annualisé de 13,6 % sur la période.

 

L’infrastructure comme solution toutes saisons

Environ 200 milliards de dollars ont été levés sur les neuf premiers mois de 2025, dépassant déjà le total de 2024. Globalement, les investisseurs se sont tournés vers des projets offrant à la fois plus de risque et un potentiel de rendement supérieur.

La thèse à long terme reste solide, même si le secteur s’ajuste aux nouvelles politiques énergétiques et aux besoins accrus en électricité générés par l’IA et l’électrification des transports. La consolidation des gestionnaires s’est poursuivie.

 

Une nouvelle année record pour le marché secondaire

Après un record de 171 milliards de dollars en 2024, les volumes de 2025 devraient atteindre environ 200 milliards de dollars. Les gestionnaires ont créé de la liquidité via des véhicules de continuation et les investisseurs ont vendu des portefeuilles pour se réorienter vers des millésimes plus récents. Les prix sont restés stables, les acheteurs se concentrant sur les actifs de meilleure qualité.
 

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18 décembre 2025

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